La demeure d'Angel

Après le combat, Angel était vidée. Elle avait repris le chemin du bidonville.
Sa demeure n'avait rien de luxueux, mais elle l'était par rapport à celle de certains Dreamers.
Son boulot de protectrice, de mercenaire et à présent de Dreamer dans une patrouille, lui avait permis d'aménager l'endroit.
C'était un appartement dans un vieil immeuble desafecté. Il se composait de 4 pièces : Un grand salon où s'entassait un canapé défoncé, des armes, des vêtements, une minuscule cuisine, une salle de bain tout aussi petite et une chambre.
Angel entra dans son appartement et se défit de ses armes et de son blouson.
Elle était épuisée et savait que rien ne applierait à cette fatigue. Il fallait qu'elle dorme.
Elle se dirigea vers sa chambre, retira ses vêtements et se coucha sur son lit., les yeux levés au plafond. A chaque fois, la même terreur l'emplissait.
Pourtant, elle ne tremblait jamais lorsqu'elle se battait avec les monstres mais les humains ne pouvaient se douter de l'effroi présent dans ses cauchemars. Il n'en voyait que les effets mais chaque fois qu'elle s'endormait, Angel fréquentait ses monstres de près. Elle se réveillait souvent en sueur, poussant un hurlement strident.
Peu à peu la fatigue aidant, ses membres se détendirent et elle sombra dans le sommeil.

Aussitôt le cauchemar démarra. C'était toujours la même chose, le même sentiment d'oppression, de noirceur. Angel, habillé d'une robe blanche, d"ambulait dans une plaine aride. Soudain, Corad apparut dans son rêve, levant une hache, prêt à l'abbattre et sous ses yeux, il se transforma en monstre. Il devint plus grand encore, ses mains furent pourvues de griffes, sa peau s'arma d'une épaisse cuirasse. Il se mit à courrir dans toutes la ville et a semé mort, chaos et désolation. Angel tentait tant bien que mal de l'arrêter mais rien n'y faisait. Elle se mit à crier dans son rêve mais aussi dans la réalité. C'est ce qui la réveilla.

Trinitty avait traversé un bonne partie du Bidonville, son arme à la main, repoussant les dreamers en quète d'un peu d'argent pour se payer de la caféïne et autres prétendus anti-sommeils qu'elle savait pour la plupart innopérants, de simples placebos, en fait. Elle cherchait la Dreamer de sa patrouille, une certaine Angel, ou un truc dans le genre, à "l'adresse" qu'on lui avait donnée. En guise d'adresse, on lui donnait une aproximation de situation dans un labyrinthe de ruelles sans noms, sans numéros aux portes... Vraiment pratique! Mais elle avait tout de même finit par trouver, en lisant aux dreamer capables de lui répondre la description qu'on lui avait donnée. Elle s'arrèta un moment, hésitant. Mais lorsqu'elle entendit le hurlement à l'intérieur, elle frappa avec force à la porte.

"OUVREZ!"

Angel reprenait son souffle, assise dans son lit, en sueur.
Son coeur battait encore à mille à l'heure, elle avait du mal à chasser les images de cauchemars de son esprit.
Soudain, elle entendit quelqu'un qui lui ordonnait d'ouvrir de l'autre côté tandis qu'on tambourinait fortement contre la porte.
Elle bondit hors de son lit, enfila une chemise d'homme qui trainait par terre, assez longue et l'enfila.
Prenant son sabre, elle se dirigea vers la porte.
Elle l'ouvrit d'un geste rapide, assez brutale, pour surprendre son assaillant si ça en était un.
Elle fut surprise de tomber sur une jeune femme, enfin il fallait se méfier de tout le monde.
Tenant fermement son sabre, Angel demanda:

"Que me voulez vous?"

Ne lâchant pas sa dague non plus, elle jaugea la femme du haut de son mètre cinquante, calme. Elle décida cette fois de ne pas se faire passer pour ce qu'elle n'était pas et traça méthodiquement sur son visage une air sérieux qui lui donnait 5 ans de plus que les 15 ans qu'elle semblait avoir.

"Trinitty Joyce sont mes prénom et nom
Et me voici parmi tous les bidons
je vous recherche depuis des heures,
Angel, vous êtes mon Dreamer."

Dans ces quelques vers inventés sur l'instants se pouvaient entendre peut-être une graine sinistre de folie et une assurance sans pareille qui finissaient de faire comprendre à son interlocutrice qu'elle n'était pas si jeune qu'elle le parassait au premier abord.

Angel écouta la jeune femme, puis elle fronça les sourcils.
Soit elle était tombée sur une folle, soit sur le chef de sa patrouille, ce qui était peut être encore pire.
Entre la gamine qui déclamait des vers et l'autre abrutie aussi vif qu'une pierre, elle était servie.

"Enchanté Trinitty..."

Angel repoussa en arrière ses cheveux emmélé par son sommeil houleux.
Elle s'effaça pour laisser entrer la jeune femme.

"Devons nous partir en mission immédiatement?"

Tandis qu'elle posait cette question, déambulant toujours dans sa chemise d'homme qui s'arrêtait à mi-cuisse, Angel se dirigea vers sa chambre, pris un pantalon de cuir noir, très moulant, un haut noir sans manche.
Elle s'habilla prestement et revint dans la pièce où se trouvait Trinitty, finissant d'attacher ses dagues à sa taille.

Trinitty semblait satisfaite de sa Dreamer. Ce qui était plutot bizarre car à l'habitude, elle les méprisait avec une hargne sans pareil. Lorsq'Angel revint, habillée, elle répondit à sa question.

"nous allons partir en mission
et cela dans fort peu de temps
Mais j'organise une réunion
À l'Amiral en attendant
Souhaitez-vous vous joindre à moi
Pour trouver le dernier tireur
Ou préférez-vous cette fois
Me précéder au bar rejoindre le pisteur?

Sa façon de parler était plutôt chantante, exaspérante peut être sur le long terme et chantante pour ceux qui la connaissait à peine.

"Hum, je connais le tireur, je préfère vous laisser le découvrir, je vais directement à l'Amiral..."

Angel enfila son long manteau de cuir. Non, elle n'osait pas affronter Corad tout de suite, mais ce n'était pas à cause de l'entrevue de la dernière fois. Etre confrontée à lui ne pourrait que lui rappeler son rêve et la bête de son rêve qui à présent devait parcourir les plaines.
Mentalement, Angel pria pour qu'il ne le rencontre jamais.

Angel était fin prête.

"Bien Trinitty, on se retrouve donc au bar..."

Elle fit sortir la jeune femme et barricada sa porte pour qu'aucun voleur n'y entre.
Enfin, elle partit en direction du bar.

Joyce regarda Angel s'éloigner. Elle aurait souhaiter un peu de compagnie car la réputation du tireur et ce qu'elle en avait vu lui faisaient froid dans le dos. De même que se retrouver seule de bon matin dans ce bidonvile infâme. Elle s'éloigna à petits pas, sortant la fiche de ce "Corad". Ce bout de papiers avec les quelques informations qui lui permetraient de le trouver... selon les dire de ses supérieurs. Elle avait une parfaite confiance en eux mais... uns imple papier avec trois lignes écrites à la mains et un croquis de visage à peine finit... Elle doutait un peu de son efficacité...

[à la recherche du tireur, donc...$

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