Les Bras de l'Amiral, l'un des bars sordides de la ville

Sur la table voisine de Kemnam, le vieillard en chaise roulante, qui était resté de marbre durant les différents évenements se déroulant dans le bar, tourna finalement la tête vers le nouveau venu aux dreads.
Il tapotta la table pour attirer son attention et lui fit lentement signe d'approcher.
Le moindre geste de sa part soulevait la poussière, et la parole semblait être quelque chose d'irréalisable quand on regardait la tête de l'Ours.

Sekhmet se réveilla un peu et se mit à observer les nouveaux venus.
*Kya... Mais il y a du peuple aujourd'hui.*
C'est alors qu'elle laissaitr divaguer son regard qu'elle remarqua le jeune pisteur qui se trouvait dans la même patrouille que l'homme aux cigarettes qu'elle avait le plaisir de rencontrer sur les murailles.
Elle se leva et se dirigea vers le pisteur qui était accompagné d'un autre jeune homme.
"Je peux m'assoir?" demanda-t-elle poliement.
"Je n'aime pas rester seule trop longtemps dans ce genre d'endroits."

Le regard posé sur ce que sa tête voulait bien lui montrer, il s'affaira à ouvrir l'une de ses nombreuses sacoches qui était attachées sur son harnais. Il sortit finalement une arme de petite taille, comme un colt, mais de taille légèrement réduite.
Georges le posa sur la table et ouvra le chargeur, qui était vide.
Dans une sorte de son qui sortit alors de sa bouche, on pouvait comprendre qu'il voulait des balles pour son arme.
Puis il croisa lentement les bras en soupirant difficilement, ce qui eu effet de faire remuer sa moustache grise couverte de poussière.

Le vieillard rouspéta en reprenant son arme qui était sur la table.
Il réindiqua le chargeur vide de son petit colt avec l'insistance, enfin du moins l'insistance dont il pouvait faire preuve. Il semblait bien attaché à ce petit calibre.
Il finit sa bière et recroisa les bras en toussotant lentement.

Le vieillard ouvra la boîte en carton et sans faire vraiment attention à l'emballage il sortit deux balles, qu'il ouvrit rapidement, déposa la poudre dans sa main, et la renifla pour vérifier son authenticité.

Le vieil homme ne bougea pas et plongea son nez dans la poudre, et trente secondes plus tard, la moustache pleine de poudre d'explosif, il décida de payer.
Il sortit un petit mais lourd portefeuille en plaques de métal, et se mit à le dévérouiller par une manoeuvre qu'on n'aurait pu comprendre avec des yeux humains.
Georges End jetta finalement vingt crédits sur la table avant de faire la même manoeuvre dans le sens inverse. Il émetta ensuite un son qu'on aurait pu interpréter comme "merci", en empochant le carton de balles.

Reprenant son calme Hurricane se leva puis commença à partir...

OOO papi , heureux d'avoir fais affaire avec toi ! Si tu cherches une nouvelle arme ou des balles ! Hésites pas ! Je suis souvent dans les bas quartiers ou ici ! Bon je pars , plus personne ne veux acheter ?




Puis il partit discretement en montant sur une sorte de vélo trés usager !

Adressant un sourire au jeune homme avec lequel il venait juste d'entamer un semblant de conversation, Nanaho prit place à sa table et salua la jeune fille qui semblait les interroger, d'un signe de tête engageant.

"Je ne pense pas qu'il y ait de problème pour que tu t'assoies avec nous, à moins que le jeune homme ici présent ne soit contre ... ?"

*Eh beh, pour un vieux bar sordide, c'est qu'on en fait, des rencontres... Me suis même pas encore fait attaquer.*

Sans attendre une réponse à sa question, la jeune femme s'était assise. Elle avait suivi la discussion entre le traficant et le vieil homme.
*Des armes, des munitions... Je me demande où ils vont chercher tout ça.*
Il était plutôt utile de savoir qu'elle pouvait aller chercher du matériel à deux pas de chez elle ce qui était tout de suite plus pratique que de se rendre dans les hauts quartiers.
Plongée dans ses pensées, elle en oublia qu'elle s'était installée à côté de deux inconnus. Certes pas très impressionnant mais des inconnus tout de même.
*Si ça se trouve, il vend du tabac.*
Ses grands yeux noirs finirent par se fixer sur le vieil homme qui, elle l'avait deviné assez facilement, était un tireur.
*Il y en a qui doivent être doués ou avoir de la chance pour vivre aussi vieux.*
Elle finit tout de même par se rendre compte qu'on lui avait répondu (HJ désolée HJ).
Le sourire qui apparu sur son visage était si long que l'on pouvait se demander comment le haut de sa tête faisait pour rester en place.
"Enchantée, je m'appelle Sekhmet!" lui dit-elle en lui tendant la main.

Nanaho saisit la main qu'on lui tendait et la serra chaleureusement. Quelqu'un de sociable, c'était bien rare, à cette triste époque.

"Nanaho, heureux de faire ta connaissance !"

Le jeune homme réalisa soudainement qu'il ne s'était jusqu'alors présenté à personne, pas même à l'autre garçon qu'il observait toujours du coin de l'oeil.

*Décidément, on en mangerait.*

...

*Penser à sa vie sociale en toutes circonstances. C'est élémentaire. Non mais.*

Quiconque ayant été capable d'entendre ses pensées ... "colorées" n'aurait pu s'imaginer qu'il s'agissait là d'un Dreamer, d'un Dreamer qui n'avait pas dormi depuis des lustres, et qui commençait sérieusement à piquer du nez.

Dzrelfjen entra dans le bar et s'approcha du comptoir d'un pas régulier. On lui servit une espèce de boisson bizarre affichant une étrange couleur violette. Mais au moins, si la dose de toxicité du colorant n'avait pas été dépassé, cela restait buvable.
Il balaya la pièce du regard en accordant autant d'importance à la poussière incrustée dans les murs qu'aux gens présents.
°C'est devenu un étal de marché ici? Décidément les vitres sont sales... Tiens voila notre tireur qui fraternise avec le dreamer, dommage elle était pas trop vilaine... Zut mon verre est ébréché.
D'un autre côté si on se faisait attaquer maintenant...°
Le chef de patrouille se plongea dans une étude minutieuse de la meilleure action à effectuer dans le cas où un monstre attaquerait par la fenêtre et par la porte en même temps. Il en arriva à la conclusion que le temps que le monstre ouvre la fenêtre il avait largement le temps de s'enfuir par la porte de derrière.
Il but une gorgée de sa boisson et machinalement se mit à faire rouler deux dés dans sa main gauche.

*Je devrais jouer au loto... enfin si ça existait encore! Décidemment, aujourd'hui, j'ai de la chance, toutes les personnes que j'ai rencontrées se sont révélées être très sympathiques.*
D'un rapide mouvement de tête, la jeune femme salua de nouveau Ludovique dont elle avait failli faire bruler les cheveux avec un vieux mégot de cigarette.
Puis, elle lança un dernier regard sur le vieil homme en espérant vivre aussi longtemps que lui.
"Tu fais parti de la patrouille 2?"
Elle en doutait, elle avait déjà rencontré le tireur (Corad), le pisteur (Ludovique) et la dreamer de l'équipe (Angel). Et ce jeune homme n'avait pas une tête à être chef de patrouille ou infirmier mais plutôt de Dreamer. Enfin, les apparences étant trompeuses, elle préférait poser la question.
*Qui sait, si ça se trouve, il n'a pas d'équipe ou est dans une équipe où il manque un tireur...*
Puis, elle fixa son regard sur l'homme qui venait d'entrer. C'était l'homme-dont-personne-n'arrive-à-prononcer-le-nom-du-premier-coup, le chef de la 4eme patrouille.
*Un jour j'apprendrai son nom...*
Elle lui fit un signe.
*Si ça se trouve, leur tireur est mort!*

Etant adossé au comptoir avec le barman dans son champ de vision, Dzrelfjen fut bien obligé de reconnaître que c'était à lui qu'elle faisait signe. Il rattrappa ses dés, et alla s'asseoir à sa table, sans prendre la peine de lui demander son avis.
"Vous désirez?" demanda-t-il sur un ton poli qui contrastait avec son désintérêt évident, il continuait d'observer les lieux et son regard ne semblait tomber sur son interlocutrice que par pur hasard.

Sekhmet fit une drôle de moue devant l'attitude de Ludovique mais elle pouvait le comprendre.
*C'est vrai, il y a des jours où l'on ne veut parler à personne...*
Puis, la jeune femme fit un petit geste de la main lorsqu'Angel entra puis se reconcentra sur le chef de la 4eme patrouille qui semblait se désintéresser totalement d'elle tout en lui parlant.
Elle décida de s'adresser à lui avec un petit sourire étrange.
"Je voulais juste prendre des nouvelles de votre patrouille, il paraît que ce n'était pas très brillant ces temps-ci. Et je voulais vous demander si par hasard vous n'auriez pas besoin d'un nouveau tireur pour remplacer l'autre..." Elle reprit son souffle bruyamment mais toujours en souriant.

Trinitty Joyce entra dans le bar, passablement énervée. Elle avait eu beau chercher et questionner les gens, le dernier endroit où il semblait avoir été vu était avec elle, en haut de cette muraille. Elle savait pertinement bien qu'il n'y était plus et se refusait à y retourner voir.
Elle trouva le bar aussi rempli qu'à son habitude. De patrouilleurs, en particulier. Ce qui n'était pas vraiment habituel, soit dit en passant. Elle chercha Angel et Ludovique des yeux. Elle repéra d'abord la Dreameur, qui semblait à son aise dans cet environement. Elle allait la rejoindre lorsqu'elle découvrit le pauvre Ludovique dans un coin, blanc comme neige et mort de trouille. Un sourire ironique se dessina sur ses lêvres, avec qu'elle ne se reprenne et n'affiche un sourire bienveillant à l'encontre de ce gosse terrorrisé. Elle se dirigea dans sa direction.

Ludovique Edwin, calmez-vous
Vous êtes ici en sécurité
Reprenez contenance voulez-vous
et laissez moi donc me présenter.
Chef de patrouille, Trinitty
Joyce de mon nom de famille.
Mais si je ne me suis pas trompée
Vous aviez du le deviner.
Thé? Cacao
Café ou verre d'eau?

Trinitty abandonna son sourire et un air d'adulte sévérité se peignit sur son visage. Sur quelle bande de ploucs était-elle encore tombée?

Surveillez donc votre langage
Si vous voulez éviter la cage
Je parle de la façon qu'il me plait
et me moque de qui je veux
Sachez que si je le voulais
Je vous abandonnerais bien à eux...

D'un geste ample du bras, elle désigna la totalité des gens présent dans la salle. Il lui avait semblé comprendre qu'ils le rendaient mal à l'aise. Agoraphobe, peut-être...

Mais puisque l'on m'a assuré
Que vous me seriez d'un quelquonque utilité
Je vous garderais donc auprès de moi
au grand Minimum durant un mois
Un mois, donc, pour faire vos preuves.
Et si vous vous faites tuer
Il n'y aura au moins pas de veuve
pour vous pleurer
Le seul avantage
des pisteurs de bas-âge.

Elle se demandait si elle ne perdait pas son temps avec cet adolescent pâlot. Et elle maudissait celui qui lui avait composé une équipe aussi gratinée. Un vieux timbré, un jeune écervelé, une dreamer... assez normale en fait, celle-là. Son seule défaut était d'avoir ce "don" immonde...

Dzrelfjen dévisagea un instant Sekhmet avant de refaire danser les dés entre ses doigts. Cette femme avait une curieuse façon de prendre des nouvelles des gens... Du genre à vous assomer avec le couvercle du cercueil avant de vous demander si votre tête va mieux... D'un autre côté vu les performances de son tireur pour lui mettre un pied dans la tombe il y avait peu d'efforts à fournir.
°J'ai l'impression qu'elle récite une phrase apprise par coeur, je suis pas si impressionant.°

Mais quant aux capacités du tireur de la patrouille, elle n'avait pas tort.

°Je la prend si ca fait un nombre pair...°

Machinalement il lança une fois de plus les dés.
°3 et 4, 7°

"Tant pis, mais après tout ca porte chance." dit-il en parlant plus à ses dés qu'à quiconque d'autre.

"Derrière le comptoir, un peu en hauteur, il y a une bouteille sombre avec une étiquette jaunâtre" déclara-t-il sans même lever le nez, il avait l'impression de connaître cette pièce depuis 10ans. La bouteille avait sans doute une valeur supérieur au contenu de leurs bourses car elle était dépoussiérée et nettoyée avec soin bien que l'écriture sur l'étiquette s'effaça peu à peu.

Il décocha un regard méprisant à Trinitty qui les gratifiait gentiment d'un "eux" avant de se souvenir qu'il parlait à Sekhmet.

"Abattez-la et si vous faites mouche nous en reparlerons."
Il remarqua l'ambiguité de ses propos mais ne prit pas la peine de les modifier.